#Corse – Mobilisations pour les langues minoritaires : Plus de 300 personnes sur Aiacciu, des dizaines de milliers sur tout le territoire colonial

Le collectif Parlemu Corsu organisait aujourd’hui, à partir de 13h30, devant la préfecture d’Ajaccio une grande chaîne humaine pour tenter de faire avancer ses revendications. Une manifestation nationale dans le cadre d’une plateforme revendicative plus large qui inclut, au delà du Corse, toutes les langues minoritaires parlées en France : catalan, breton, basque, occitan, alsacien, créole et basque. Parmi les revendications communes : la co-officialité des langues régionales et du français. En outre, le collectif lance un appel à tous les candidats à la présidentielle, leur demandant leur avis sur ce sujet et les moyens qu’ils sont prêts à mettre en oeuvre pour la défense et la promotion des langues régionales… (RCFM)

Le collectif Parlemu Corsu, créé en 2007 et qui regroupe plus de 500 membres et 70 associations, a organisé, dans le cadre de la journée d’action sur le thème « Nos langues, nos cultures, un droit, une loi », une chaîne humaine pour les langues régionales. Ainsi c’est environ 300 personnes qui se sont regroupées à Ajaccio, formant une ligne presque continue de la préfecture à la Collectivité Territoriale de Corse. À travers ce rassemblement symbolique, le collectif Parlemu Corse souhaite interpeller l’état sur le fait que « la France est la lanterne rouge de l’Europe en matière de reconnaissance des langues régionales historiques » et qu’une « loi de promotion des langues régionales est nécessaire » ainsi qu’un « statut de co-officialité », impliquant ainsi une modification de la constitution.

Cette manifestation a également eu lieue un peu partout en France et notamment à Toulouse où elle a été la plus importante. Si, en Corse, la mobilisation a pris la forme d’une chaîne humaine, sur le continent, c’est parfois à travers d’autres manifestations (concerts, spectacles, rassemblements, etc.)  qu’elle s’est déroulée.

Plus d’informations dans l’édition de Corse-Matin du 1 avril

Plusieurs dizaines de milliers de défenseurs des langues régionales ont manifesté samedi dans de nombreuses villes de France pour réclamer de meilleures conditions d’enseignement ainsi que la ratification de la Charte européenne pour la sauvegarde des langues régionales.

A Quimper, 8.000 personnes selon la police ont battu le pavé sous un soleil radieux, derrière une quinzaine de bagads (ensembles musicaux) avec binious et bombardes.

Dans la foule, Rémy, bretonnant installée à Plouédern dans le nord Finistère, a défilé à côté de sa mère avec qui il n’a jamais parlé breton dans son enfance. « Je n’ai jamais parlé breton à mon fils, ça ne se faisait pas à l’époque », a expliqué Hélène, regrettant d’avoir appartenu à une « génération sacrifiée ». En Bretagne, 200.000 personnes, soit 5% de la population, parlent breton.

A Toulouse, parmi les nombreux politiques dans l’interminable cortège rouge et or -la police a compté 20.000 manifestants et les organisateurs au moins 30.000- la candidate EELV à l’élection présidentielle, Eva Joly, a expliqué avant le rassemblement être « bien placée pour savoir que ce n’est pas parce que vous parlez deux, trois, quatre langues, que vous n’aimez pas votre patrie ».

Le président du Sénat Jean-Pierre Bel (PS), représentant François Hollande, a assuré que « si demain, les Français lui font confiance, le nouveau président de la République ratifiera la charte européenne des langues régionales ou minoritaires », une revendication essentielle pour tous les manifestants.

François Bayrou, candidat du MoDem, s’était également engagé la veille à ratifier la Charte.

Environ un habitant de Midi-Pyrénées sur cinq est capable de discuter en occitan (sondage réalisé fin 2010), une langue qui décline malgré l’attachement des élus locaux.

A Perpignan, un gigantesque « lip dub » revendicatif pour la défense du catalan a rassemblé 5.800 participants, selon les organisateurs.

A Bayonne, environ 7.000 personnes, selon les organisateurs, 4.600 selon la police, ont défilé pour réclamer la reconnaissance de la langue basque comme langue officielle, à l’appel de la plate-forme Deiadar, qui réunit des associations de défense de la langue basque, oeuvrant pour la reconnaissance du basque comme langue officielle.

Un millier de personnes, selon les organisateurs, ont manifesté à Strasbourg pour la défense de la langue alsacienne. « Unsri Sproch ist unser Schàtz » (notre langue est notre trésor), « Il faut une loi pour notre langue », ou encore « Nos langues, nos cultures, un droit, une loi », proclamaient les banderoles.

A Ajaccio, environ 300 personnes se sont réunies pour former une « chaîne humaine » afin de revendiquer l’élaboration d’une société bilingue corse-français et la « co-officialité » de la langue corse.

A Lille, une centaine de personnes ont manifesté au son du fifre et du tambour, derrière une banderole « Notre flamand à l’école ».

A Annecy, en centre-ville, une « chaîne verbale » a réuni pendant plusieurs heures une quarantaine de personnes qui se sont relayées sur un podium pour déclamer des chants et poèmes en langue savoyarde.

(Source)

 

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