[Palestina] Gaza : Trois ans après l’opération « Plomb durci »

Depuis le 18 janvier 2009 la Bande de Gaza survit aux condi­tions dras­tiques mises en place suite à l’offensive israé­lienne sur son ter­ri­toire. Bernard Flichy, du dépar­tement Moyen-​​Orient du Secours Catho­lique nous rap­pelle ces conditions.

L’opération « Plomb durci », lancée par l’armée israé­lienne aux der­niers jours de l’année 2008, se voulait une réponse aux roquettes arti­sa­nales et aux obus de mortier lancés par des groupes résis­tants pales­ti­niens, pri­son­niers dans la Bande de Gaza. Comme l’explique Bernard Flichy, « les tirs n’ont pas cessé pour autant. En 2011, on en a dénombré environ 400 qui ont causé la mort de trois civils israé­liens. En repré­sailles, 107 Pales­ti­niens ont été tués. »

Le rapport Golstone dénonçait des crimes de guerre

Les pilon­nages intensifs sur Gaza de décembre 2008 et janvier 2009 avaient causé la mort de 1400 Gazaouis, dont un quart d’enfants, et détruit des mil­liers de loge­ments et de nom­breuses infra­struc­tures (écoles, hôpitaux, etc.). Malgré les condam­na­tions, notamment par le biais du rapport Gold­stone qui dénonçait des crimes de guerre, le gou­ver­nement israélien n’a subi aucune sanction.

« Or, Gaza vit depuis en état de blocus per­manent, explique Bernard Flichy, une punition col­lective abso­lument interdite par le droit inter­na­tional et plus par­ti­cu­liè­rement par la 4ème Convention de Genève. Les 1,6 million d’habitants de Gaza, dont la moitié a moins de 18 ans, ,sont devenus des otages ce qui, là aussi, est contraire au droit international ».

Les mouvements de population sont interdits

« La libé­ration du soldat israélien Shalit aurait pu avoir des consé­quences posi­tives, poursuit Bernard Flichy, mais l’étendue du contrôle est tou­jours la même ». A quelques excep­tions près, les mou­ve­ments de popu­lation sont interdits ; les impor­ta­tions de mar­chan­dises, réduites à un quart de ce qu’elles étaient avant 2005, sont extrê­mement contrôlées (à l’exception de celles qui tran­sitent par les tunnels qui relient la Bande de Gaza à l’Égypte) ; contrôle de l’espace aérien et des eaux ter­ri­to­riales, réservés aux forces israé­liennes (les pêcheurs de Gaza sont sommés de ne pas franchir la limite de 3 miles marins) ; 35 % des terres agri­coles ne peuvent pas être exploitées car jugées zones à « haut risque ».

75% de la population survit grâce à des aides

Les consé­quences de cette situation entrainent un chômage de masse : 38% des jeunes sont sans emploi. Les salaires ont diminué de 20% au cours des 6 der­nières années. Plus de la moitié de la popu­lation de Gaza souffre d’insécurité ali­men­taire et 75% de la popu­lation survit grâce à des aides.

A cette situation humaine extrê­mement dif­ficile vient s’ajouter la dégra­dation de l’environnement : 90% de l’eau pompée dans la nappe aquifère est impropre à la boisson et plus de 50 mil­lions de litres d’eaux usées sont déversées quo­ti­dien­nement dans la mer.

Quelle est la politique poursuivie ?

Le blocus de Gaza a suivi l’accession démo­cra­tique du Hamas au pouvoir. Mais il n’a pas tota­lement annihilé la résis­tance des Gazaouis. A l’heure où la popu­larité du Hamas semble diminuer parmi la popu­lation, Bernard Flichy se demande quelle est la poli­tique pour­suivie par le gou­ver­nement israélien. Cette poli­tique de punition col­lective n’est-elle pas l’indice d’une absence pure et simple de projet poli­tique en la matière ?

Secours Catholique, jeudi 12 janvier 2012

 

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